Manuel Martinez Hugué dit Manolo
Tête d'homme barbu 1928
Mine de plomb
Étiquette (au dos) : GALERIE SIMON / 29 bis, Rue d’Astorg / Paris (VIIIe) / 1928 / N° 10690 / Manolo / Tête d’homme barbu / 19 x 13 / Photo N°4822
H. 19,2 ; W. 13,2 cm
Provenance
- Paris, galerie Simon
- France, collection particulière
Bibliographie
- 1974 BLANCH Blanch, Montserrat, Manolo, sculptures, peintures, dessins, Cercle d’art, 1974.
- 1995 EXPOSITION Manolo Hugué, 1872-1945, musée Despiau-Wlérick, Mont de Marsan, 28 juin-4 septembre 1995, musée Tavet-Delacour Pontoise, 16 septembre-26 novembre 1995, Villes de Mont de Marsan et Pontoise, 1995.
Entre 1912 et 1933, Manolo est sous contrat avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler. Leur accord stipule que toute la production de Manolo revient au marchand, moyennant une mensualité. Jusqu’en 1920, Manolo reste le seul sculpteur défendu par Kahnweiler, année où Henri Laurens entre dans son cercle très choisi.
Après avoir vécu à Céret de nombreuses années, Manolo doit rejoindre sa Catalogne natale pour des raisons de santé en 1927. Il s’installe alors à Caldas de Montbuy. L’année suivante une exposition de ses œuvres est organisée à la Sala Parés de Barcelone. Malgré sa santé défaillante c’est encore une période créative foisonnante pour l’artiste qui a atteint une maturité et une assurance dans son art.
Tête d’homme barbu atteste de cet épanouissement aristique avec un trait assuré, la ligne s’alliant aux valeurs pour décrire une tête de vieillard barbu très vivante. Le côté droit du visage est à peine esquissé mais tout est dit grâce à l’autre côté du visage parfaitement décrit. La composition est campée d’un seul trait marquant l’épaule gauche vers laquelle le visage est tourné. Ce mouvement de la tête suggère une action en train de se dérouler. Par ailleurs, un détail interpelle et nous transporte dans un univers mythologique : le vieillard porte deux cornes naissantes sur le front. S’agit-il d’une figure de Pan, Dieu grec des bergers ? ou peut-on y voir une recherche pour une composition mythologique en bas-relief que Manolo réalise en 1929 : L’Enlèvement de Déjanire ? Le centaure Nessus tourne sa tête barbue vers son épaule gauche (n°118 in 1974 Blanch).
Le dessin porte une étiquette de la galerie Simon qui est la seconde galerie que dirige D-H Kahnweiler. Après la Première Guerre Mondiale, le 1er septembre 1920, le marchand, dont les biens ont été mis sous séquestre, s’associe avec André Simon pour ouvrir à nouveau une galerie au 29 bis rue d’Astorg. Le marchand fait un travail remarquable de diffusion de l’œuvre de Manolo. Il prête des œuvres pour des expositions en France et à l’étranger.