Georges Dorignac

Femme assise de profil 1912

Sanguine
Signé et daté (en bas à gauche) : georges dorignac 1912
56 x 47 cm

Provenance

Paris, atelier de l’artiste
Par descendance
 

Bibliographie

2016 PARIS : Georges Dorignac, dessins rouges et noirs, catalogue d’exposition, Galerie Malaquais, Paris, 31 mars – 21 mai 2016, repr. p.16 n°5.
2016 MANSENCAL : Mansencal, Marie-Claire, Georges Dorignac, le maître des figures noires, Le Passage, Paris, 2016.
2016 ROUBAIX-BORDEAUX : Georges Dorignac (1879-1925), le trait sculpté, catalogue d’exposition, Roubaix, La Piscine – musée d’art et d’industrie André Diligent, 19 novembre 2016 – 5 mars 2017, Bordeaux, musée des Beaux-Arts, 18 mai – 17 septembre 2017, repr. p.140 n°44.
2019 PARIS : Dorignac, corps & âmes, catalogue d’exposition, Paris, musée de Montmartre, jardins Renoir, 15 mars – 8 septembre 2019.
 

Expositions 

2016 PARIS : Georges Dorignac, dessins rouges et noirs, Galerie Malaquais, Paris, 31 mars – 21 mai 2016, n°5.
2019 PARIS : Dorignac, corps & âmes, catalogue d’exposition, Paris, musée de Montmartre, jardins Renoir, 15 mars – 8 septembre 2019.
 
Entre 1911 et 1914, Dorignac délaisse ses précédentes recherches sur la couleur pour se consacrer au dessin. Il exécute des dessins à la sanguine ou dans une technique mixte aux noirs profonds, représentant des nus féminins comme dans Femme assise de profil, mais aussi, des portraits ou des travailleurs et paysannes. Aux Salons des Indépendants et d’Automne, ces feuilles au tracé vigoureux, « sculptural », retiennent l’attention de la critique, notamment celle de Guillaume Apollinaire, André Salmon ou Raymond Bouyer.
 
À cette période, l’artiste est établi à La Ruche à Montparnasse avec sa femme Céline, et ses quatre filles. Ce sont elles qui posent pour l’artiste, le plus souvent. Céline est certainement le modèle de notre Femme assise de profil, recroquevillée en une forme finie, ramassée. Les jambes du modèle sont repliées contre le buste et les bras les enserrent tandis que la tête est penchée vers les genoux. Cette forme monolithique épouse le rectangle de la feuille. « Dorignac sculpte ses dessins (…) », a dit Rodin[1] ; cette figure de Femme assise de profil pourrait aussi bien être modelée dans un bloc de terre rouge.
 
De nombreux autres dessins de Dorignac présentent des corps de femmes nus repliés sur eux-mêmes, comme pris dans le bloc : c’est le cas du magistral dessin acquis par le FNAC auprès de l’artiste en 1916, aujourd’hui en dépôt au musée de Grenoble (Inv. : FNAC 5453) ; du Nu conservé au musée national d’art moderne (inv. : LUX.0.271D) ; ou encore de la Femme accroupie (Céline) du musée des Beaux-Arts de Bordeaux (Inv. : Bx 1999.1.1).
 
Une autre artiste au parcours similaire, d’origine bordelaise et travaillant à Paris, crée à la même période des dessins de nus féminins, parfois à la sanguine, qui présentent une forte parenté avec ceux de Dorignac : il s’agit de Jane Poupelet. Selon la petite-fille de Dorignac, Danielle Damboise, son grand-père connaissait et admirait le travail de Jane Poupelet. Nous nous plairons à regarder ici son Nu féminin de dos, un grand dessin à la sanguine présentant le corps dans un cadrage serré avec un style « modelé » grâce à un jeu de plages plus ou moins sombres et de réserves du papier dessinant les zones claires, dans un traitement comparable à celui que nous observons dans Femme assise de profil.
 
Certains des grands dessins rouges et noirs de Dorignac sont conservés dans des collections publiques françaises et américaines mais très peu de ces magistrales figures à la sanguine y sont représentées.

[1] Propos rapporté par Gaston Meunier du Houssoy dans son « Essai sur Dorignac », lettre à Jean-Gabriel Lemoine, du 16 novembre 1955 (archives du musée des Beaux-Arts de Bordeaux).