Germaine Richier

Femme assise 1944

Plâtre
H. 52,5 x L. 23,5 x P. 28 cm

Provenance

  • Suisse, collection particulière

Bibliographie

  • 1946 ARTICLE : Manuel Gasser, « Germaine Richier », Werk Kunst Architektur Künstlerisches Gewerbe, 33rd y., n°3, mars 1946, ill. (un plâtre dans l’atelier de l’artiste)
  • 1947 EXPOSITION : Germaine Richier, Genève, galerie Georges Moos, 23 mars – 11 avril 1947, p.66
  • 1947 EXPOSITION : Sculptures of Germaine Richier; engravings studio of Roger Lacourière, Londres, Anglo French Art Centre, 8 septembre – 30 septembre 1947, n°9, non repr. (plâtre)
  • 1948 EXPOSITION : « Germaine Richier », Derrière le Miroir, n°15, Paris, éd. Galerie Maeght, 1948, non repr. n°3. (vue d’atelier, modèle en plâtre)
  • 1963 EXPOSITION : Germaine Richier, Zürich, Kunsthaus, 12 juin-21 juillet 1963, n°7 (plâtre original, héritiers de Germaine Richier)
  • 1996 EXPOSITION : Germaine Richier, rétrospective, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, 5 avril - 25 juin 1996, n°12, p.43 (épreuve en bronze)
  • 1997 EXPOSITION : Germaine Richier, textes de Lammert, A., Lichtenstern, C., Merkert, J., Berlin, Akademie der Künste, 1997, n°18 (épreuve en bronze)
  • 2007 EXPOSITION Barbero, Luca Massimo, Germaine Richier, Venise, Peggy Guggenheim collection, 28 octobre - 5 février 2007, p.66 (plâtre original, héritiers de Germaine Richier)
  • 2001 GROSENICK : Grosenick, Uta, Women Artists. Femmes artistes du XXe et du XXIe siècle, Taschen, Köln, 2001, p. 446, repr. (plâtre identique au nôtre).
  • EXPOSITION, Germaine Richier, la magicienne, musée Picasso, Antibes 6 octobre 2019 – 26 janvier 2020 et Germaine Richier, Mensbeeld – .Mensbeest, musée Beelden aan Zee, La Haye, 14 mars – 7 juin 2020 (vue atelier de Zurich p.124-125)
  • 2023 EXPOSITION : Coulondre, Ariane, sous la direction de, Germaine Richier, Paris, Centre Pompidou, 1er mars – 12 juin 2023 ; Montpellier, musée Fabre, 12 juillet – 5 novembre 2023, repr., p. 101 (plâtre original, collection particulière)
  • 2023 DURIEU : Durieu, Laurence, Germaine Richier, L’Ouragane, Lyon, Fage Editions, 2023. P.150-151, repr. (un plâtre et un bronze).
 
« J’ai besoin de modèles. Je dois avoir la nature sous les yeux pendant que je travaille. J’invente plus facilement en la regardant. Sa présence me rend indépendante. »[1]
 
Femme assise est créée pendant la guerre alors que Germaine Richier est installée en Suisse à Zürich avec son mari Otto Bänninger. C’est une période créative au cours de laquelle elle trouve son langage personnel, où la représentation humaine prend des formes hybrides ou étranges.
Cette sculpture s’inscrit dans une série de figures assises travaillées entre 1937 et 1953. Elle se clôt avec L’Eau (un exemplaire conservé au MNAM, inv. AM1022Bis) qui offre une vision radicale de déesse en forme d’amphore, sans tête, et reprenant la même composition que Femme assise.
 
Précédant juste Femme assise, le thème des nus assis est illustré par Nu VII ou Cornélia, des figures encore relativement fidèles au modèle. Mais ici, le langage bascule et se radicalise : la potence est laissée visible et sert de seul appui à la figure ; la figure semble léviter dans l’espace ; les extrémités, pieds et mains sont incomplets, faisant penser à des moignons ; le visage, traité grossièrement est plutôt une défiguration ; les yeux sont asymétriques, l’un convexe et l’autre concave… Autant de caractères qui vont se répéter dans l’art de Richier et définir son langage personnel.
 
Ce corps aux hanches larges et aux chairs voluptueuses est celui du modèle appelé « Bouboule ». En 1945, l’artiste crée une version en nu debout qu’elle intitule Pomone, un thème mythologique traité aussi par son maître, Bourdelle, mais aussi par Maillol ou son ami Marino Marini. Le thème de Pomone est sous-tendu par l’idée de la Métamorphose, source inépuisable d’inspiration pour Germaine Richier.
 
Exposée pour la première fois à la galerie Moos à Genève en 1947, Femme assise en plâtre fait la couverture du catalogue.
Le plâtre original exposé lors de la grande rétrospective dédiée à l’artiste au Centre Pompidou en 2023, est conservé dans une collection particulière. Un autre exemplaire en plâtre est connu :  similaire au nôtre, il est conservé par la ville de Biel en Suisse[2]. Il existe également une édition en bronze du modèle et une édition en « English cement » réalisée par ARTA vers 1953-1954. Cette dernière édition est justifiée sur 30 exemplaires et un exemplaire est conservé au Kunstmuseum Basel (Inv G 1978.120).

[1] Germaine Richier à Alain Jouffroy in. « Portrait d’un artiste », Arts, 8 août 1956.
[2] À l’instar de notre exemplaire, celui de la ville de Biel ne présente aucune inscription ni cachet. Elle provient d’un leg de Franz Josef Kopp à la ville en 2006.

[1] Germaine Richier à Alain Jouffroy in. « Portrait d’un artiste », Arts, 8 août 1956.