René Babin
L'étoile 1969
Epreuve en bronze, n°1/8
Fonte à la cire perdue Attilio Valsuani
Signé : R. Babin 1969
H. 67 ; L. 34 ; P. 66 cm
Bibliographie
- 3 Parisskulptörer, Stockholm, Färg och form, 24 avril-22 mai 1970, repr.
- Patrice Dubois, René Babin, exposition de sculptures, Paris, Axa Assurances, avenue Matignon, octobre - novembre 2001, repr.
Babin achève l’Etoile en quelques séances de pose, avec pour modèle une ancienne trapéziste.
Sa sculpture supprime les détails inutiles, à l’instar de Rodin, et son modelé laisse voir le travail de la main du sculpteur, évoquant les cires des Danseuses de Degas.
L’Etoile se distingue des autres sculptures de Babin. Sa composition audacieuse repose sur l’ouverture d’axes forts dans l’espace, à l’opposé de celles de La Grenade ou de La Chanson douce, où la forme du bloc est toujours présente. De même, son canon féminin, musclé, dynamique, ne rappelle en rien les rondeurs des femmes immobiles qui lui sont habituelles.
« C’est cette aptitude à exprimer la vie dans son élan même que l’on retrouve dans l’Etoile, réalisée dans l’atelier du sculpteur Gudmar Olovson (1969), parallèlement à la version que celui-ci, sous le nom de Concorde, devait en donner. La figure est en équilibre sur une jambe, dans un mouvement plein de force, modelée pouce à pouce, dans la texture même de la glaise. Le modèle, ici, dans l’extension de ses lignes, est complètement réinventé, et doit l’essentiel de sa force au sentiment de l’auteur ; c’est ce dernier qui lui insuffle son souffle, et le dote de sa grâce. Le modelé, à la fois nerveux et serré, riche d’effets tactiles, révèle l’émotion de René Babin, et trahit pourrait-on dire son tempérament. Dans cette œuvre réalisée en quelques séances l’esprit de décision du sculpteur se manifeste de manière éclatante, apte à faire à tout moment des choix décisifs, et à trancher dans les virtualités du vivant »[1].
[1] Patrice Dubois, dans René Babin, exposition de sculptures, Paris, Axa Assurances, avenue Matignon, octobre - novembre 2001.