Charles Malfray
Femme assise s'essuyant le pied 1928
Epreuve en bronze, n°1/8
Fonte au sable Alexis Rudier
Signé : Ch. MALFRAY
H. 51 ; L. 48 ; P. 47 cm
Bibliographie
- Jacques de Laprade, Malfray, Paris, Fernand Mourlot, 1944, p. 26, pl. XI repr.
- Jean Cassou, Bernard Dorival, Geneviève Homolle, Catalogue guide du MNAM, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1954, p. 201-202, repr.
- Françoise Galle, Catalogue raisonné des sculptures de Charles Malfray, mémoire de DESS, université de Paris I, direction de Robert Julien, 1971, n°80, 81, 82, repr.
Expositions
- Salon d’Automne, Paris, octobre-novembre 1938, n°962 D.
- Salon d’Automne, Paris, 1941, n°2402.
- Charles Malfray, Paris, Musée du Petit Palais, juin 1947, n°22 et 23, repr.
- Charles Malfray 1887-1940, Paris, galerie Edmond Guérin, 16 février-31mars 1948, n°12, 32.
- Charles Malfray 1887-1940, Londres, Marlborough Gallery, septembre-octobre 1951, p. 9, n°4, repr. p. 5.
- Formes Humaines, deuxième biennale de sculpture contemporaine, Paris, musée Rodin, 29 avril-30 mai 1966, n°4, repr.
- Paris, galerie Le Chapelin, 2-21 novembre 1977, p. 77.
- Rodin et la révolution de la sculpture : de Camille Claudel à Giacometti, Barcelone, Fondation Caixa, 29 octobre 2004-27 février 2005
- Charles Malfray 1887-1940 sculpteur, Paris, galerie Malaquais, 5 avril-30 juin 2007.
Collections publiques
- Paris, musée national d’art moderne
- Paris, musée d’art moderne de la ville de Paris
- Orléans, musée des Beaux-Arts
« Les étapes de l’œuvre de Charles Malfray sont constituées par la Femme s’essuyant, par le Torse, par le Petit Nu Assis, par la Nageuse, par la Source du Taurion, par l’Eveil et par les Nus Couchés de 1940 »[1]. La Femme assise s’essuyant le pied occupe donc une place essentielle dans l’œuvre de Malfray : sa présence dans diverses collections publiques le souligne.
Elle s’insère entre deux séries : celle des Baigneuses et celle des Nageuses, et constitue l’un des rares essais sculptés de Malfray pour représenter la femme à sa toilette. Comme Degas, il s’attache à dévoiler son intimité.
« La petite statuette de la Femme assise s’essuyant le pied exécutée en 1928 témoigne d’une bien autre puissance. Il semble que lorsqu’il a conçu cette œuvre d’une prodigieuse robustesse, aux courbes fortement accordées et rythmées, il a rencontré, avec la veine la plus fertile de son talent, une maîtrise qui se développera désormais sans heurt. […] Il n’aura cependant, deux ans plus tard, qu’à agrandir et à reprendre le torse de la Femme assise pour en tirer une œuvre nouvelle d’une héroïque grandeur. On a pu comparer justement ce morceau qu’anime une vie puissante au Torse du Belvédère ou à l’Hercule gaulois de Puget »[2].
Lorsqu’elle est créée en 1928, la Femme assise s’essuyant le pied mesure 21 cm. Selon René Andréi[3], légataire testamentaire de l’œuvre de Malfray, elle serait agrandie après la mort du sculpteur par Haligon, à une cinquantaine de centimètres. Pourtant, Laprade dans le texte cité ci-dessus suggère un agrandissement par Malfray lui-même, en vue de la réalisation du Torse accroupi de 1930. Or, Malfray réalise plusieurs agrandissements de ses œuvres : celui du Souvenir(1923 ?), du Torse accroupi (1930), du Grand Torse de Nageuse (1936), de l’Eté (1937). Il est difficile de penser qu’il n’ait pas agrandi son œuvre originale haute d’une vingtaine de centimètres. Non seulement, cet artiste a le goût du monumental, mais de plus il s’intéresse aux problèmes techniques, à ce que le métier peut apporter à l’œuvre. Il pratique ainsi la taille de la pierre, la patine du bronze et il semble que le procédé de l’agrandissement mécanique l’ait prodigieusement intéressé :
« Notes sur les caractères d’art de la reproduction par la mécanique
Il semble, et ce n’est pas qu’une impression, qu’un dessin reproduit pour l’imprimerie, prend un caractère décisif. Il est en quelque sorte rendu plus grand […] ou plutôt à la grandeur « impersonnelle » qui est propre aux grandes choses.
Une sculpture agrandie est également rendue « impersonnelle » par la suppression de ses détails (détails de modelé) par où l’on voit la main de l’homme.
La machine enlève et « purifie » l’art de son côté métier qui vous fait penser à l’ouvrier ou l’on sent une « personnalité » parce que l’on « voit » le côté « travail » qui a produit « l’œuvre ».
Dans l’agrandissement « mécanique » la statue se présente à vous de suite… » [4].
[1] 1966, Paris, préface de Waldemar George.
[2] 1944, Laprade, p. 26-27.
[3] 1971, Galle, n°82.
[4] Texte manuscrit, dossier Malfray / Notes sur l’art, Orléans, Centre de documentation – bibliothèque du musée des Beaux-Arts.