Charles Malfray

La grande Source du Taurion 1938-1939

Epreuve en bronze, n°1/8
Fonte au sable Marius Hohwiller
Signé : CH. MALFRAY
H. 54 ; L. 88 ; P. 30 cm (maquette au ¼ de la grandeur d’exécution)

Provenance

  • Collection particulière française

Collections publiques

  • Orléans, musée des Beaux-Arts
  • Paris, Fonds National d’Art Contemporain

Bibliographie

  • Jacques Laprade, Malfray, Paris, Fernand Mourlot, 1944, p. 10, 28-30, repr. 
  • L. Gischia et N. Védrès, La sculpture en France depuis Rodin, Paris, Seuil, 1945, p. 65, pl. 21, repr.
  • A.-H. Martinie, La sculpture en France au XXe siècle, Paris, Editions Braun et Cie, 1949, n°10, repr. 
  • Jean Cassou, Bernard Dorival et Geneviève Homolle, Catalogue guide du Musée National d’Art Moderne de Paris, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1954, p. 201-202, repr.
  • Charles Kunstler, La sculpture contemporaine de 1900 à 1960, Paris, Editions de l’Illustration, 1961, p. X, repr.
  • Françoise Galle, Catalogue raisonné des sculptures de Charles Malfray, mémoire de DESS, université Paris I, direction de Robert Julien, 1971, n°142-143-144, repr.

 

En 1938, Bastard, directeur de la manufacture de Sèvres, recommande Charles Malfray et Paul Cornet à Georges Huisman, directeur général des Beaux-Arts. Celui-ci leur confie une commande de l’Etat en faveur de la ville de Limoges : Malfray est chargé de la Source du Taurion, petite rivière du Limousin, et Cornet de la Vienne. Les œuvres doivent orner les bassins de la fontaine Vergniaud du jardin du Champ de Mars, situé à proximité de la gare. Par la suite, peut-être dans les années 1980, les statues de Cornet et de Malfray sont légèrement déplacées : elles se trouvent à présent sur un tapis de verdure, dans le jardin du Champ de Juillet.

Le modèle de la Source du Taurion représente certainement Jeanne, l’épouse du sculpteur. Malfray commence son travail par de nombreux dessins, et l’un d’entre eux, une sanguine, orne la porte de l’atelier de la rue François Guibert[1]. Il ébauche ensuite son projet, et l’agrandit au quart de la grandeur d’exécution, avant d’aboutir au plâtre monumental, conservé au musée des Beaux-Arts d’Orléans. Ce plâtre lui permet la mise au point de la pierre, longue de trois mètres quarante, taillée dans l’atelier de la rue de la Procession[2]. Ses élèves Jean Carton et Raymond Corbin se souviennent de l’avoir vue en chantier, avant son départ pour Limoges le 14 janvier 1939[3].

Lors de la présentation du plâtre monumental au Salon des Tuileries en mai 1939, la presse est élogieuse. Le critique Louis Vauxcelles parle d’une œuvre « passionnée et vigoureuse », ou encore « torrentueuse et romantique »[4]. Jacques de Laprade[5], biographe du sculpteur, estime que la Source du Taurion est l’un des chefs d’œuvre de la sculpture contemporaine ; et Waldemar George la compare aux œuvres des sculpteurs des siècles passés[6] : « Dans la Source du Taurion et dans les Nus Couchés, Charles Malfray atteint sa ligne de crête. Devant la Source, on pourrait évoquer les figures de Goujon, de Coysevox et d’Aristide Maillol. Malfray pousse le souci de plénitude plastique aussi loin que ses prédécesseurs ».


[1] La porte de l’atelier a été sauvée de la démolition en 1971 par René Andréi. Elle est conservée au musée des Beaux-Arts d’Orléans.

[2] La rue de la Procession se situe à proximité de la rue François Guibert.

[3] Agenda Malfray de 1939, Paris, fondation Taylor.

[4] 1939, 10 juin, Excelsior, Vauxcelles.

[5] 1944, Laprade, p. 10.

[6] Waldemar George, « Grandeur et solitude de Charles Malfray », Formes humaines, deuxième biennale de sculpture contemporaine, Paris, musée Rodin, 29 avril – 30 mai 1966, Paris.