François Pompon (1855-1933)
François Pompon, et son jumeau Hector, naissent en 1855 à Saulieu, d’un père menuisier-ébeniste et d’une mère couturière. Entre 1870 et 1875, François Pompon se forme aux cours du soir d’architecture, de sculpture et de gravure de l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, et commence à gagner sa vie comme apprenti-tailleur de pierre chez un marbrier funéraire. Il reçoit le 1er Prix du concours municipal de sculpture en 1874.
L’année suivante, il s’installe à Paris, et à partir de 1877, suit les cours du soir de l’Ecole nationale des Arts Décoratifs, où il a pour professeurs Aimé Millet et Pierre Rouillard, qui lui fait découvrir la ménagerie du jardin des Plantes. Pour sa subsistance, il est ouvrier-marbrier dans une entreprise funéraire de Montparnasse. En 1879, il expose pour la première fois au Salon mais ce n’est pas avant 1888, que son travail est remarqué par le jury avec Cosette, sa première statue en pierre grandeur nature. En 1880, il travaille comme ornemaniste au décor du nouvel Hôtel de Ville de Paris.
Tout au long de sa vie, il est praticien pour d'autres sculpteurs, dont Jean Dampt en 1885, Antonin Mercié en 1888, et Alexandre Falguière en 1890. Il travaille avec Auguste Rodin et Camille Claudel de 1890 à 1895, et il est le chef d’atelier de Rodin à partir de 1893. Puis, de 1896 à 1914, il seconde René de Saint-Marceaux.
En 1901-1902, Pompon abandonne le réalisme misérabiliste et prend l’habitude de modeler des figures animales à l’extérieur, grâce à un établi portatif qu’il s’est fabriqué. En 1912, il revient à la figuration humaine avec L’Eté, et affirme son appartenance à la bande à Schnegg, composée de praticiens de Rodin désireux de revenir à la sérénité et à la monumentalité de l’Antiquité. Pour autant, il continue la sculpture animalière, avec nombre d’esquisses d’animaux de basse-cour, dans le but d’affiner sa recherche du mouvement.
Après la période de la guerre, où il n’est pas mobilisé et sans emploi, les musées français commencent à acquérir ses œuvres. Il expose à la galerie Hébrard en 1919 et au Salon des Artistes Français en 1922. Grâce à cette manifestation, où il présente le plâtre de l’Ours Blanc, il accède enfin au succès et à la célébrité, à l’âge de 67 ans. Sa notoriété s’étend rapidement en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil et en Extrême-Orient. Sa première monographie paraît en 1926, et la seconde dès 1928. Dans l’accélération des honneurs et des expositions, Pompon meurt en 1933, léguant ses créations à l’Etat Français : elles sont réparties entre les musées de Besançon, Dijon, Saulieu, Grenoble, Nantes, Rouen et Strasbourg.