Emile-Antoine Bourdelle
Léda et le cygne c. 1919
Aquarelle
Inscrit en bas à droite : A monsieur Chautard avec tous remerciements Bourdelle
Inscrit en bas à gauche : Mythe de Léda et monogramme de Bourdelle
H. 51,5 ; L. 32 cm
Provenance
- Collection particulière française
Bibliographie sélective
- 1974 BOURDELLE-LOUŸS : Émile-Antoine Bourdelle, Pierre Louÿs, Léda, L’Astragale, 1974.
- 2012 CATALOGUE EXPOSITION MUSÉE PARIS : Antoine Bourdelle… que du dessin, [Paris, musée Bourdelle, 9 novembre 2011-29 janvier 2012], Paris, Éditions des Cendres - Paris musées, 2011.
- 2023 CATALOGUE EXPOSITION MUSÉE PARIS-ROUBAIX-MONTAUBAN : Rodin / Bourdelle. Corps à corps, [Paris, musée Bourdelle, 2 octobre 2024 – 2 février 2025, Roubaix, La Piscine-musée d’art et d’industrie André Diligent, 1er mars – 1erjuin 2025, Montauban, musée Ingres Bourdelle, 27 juin – 19 octobre 2025], Paris, Paris Musées, 2024.
Le travail de Bourdelle autour de Léda et le cygne
Bourdelle a beaucoup représenté ce sujet mythologique dans des dessins au trait ou des aquarelles. Il l’a décliné de toutes les manières possibles : il s’est intéressé au caractère pudique de Léda, comme dans notre dessin, ou à l’évocation de son plaisir, ou encore à la lutte qu’elle mène contre le cygne. On retrouve Léda dans toutes les positions possibles : allongée sur le dos, assise, debout, marchant, cambrée, agenouillée, cachée dans les ailes du cygne, etc. Dans chaque dessin, Bourdelle livre une composition très maîtrisée, où s’équilibrent rigueur graphique et rendu du volume. Pour les aquarelles, il y adjoint une gamme chromatique qui reste dans des tons de bleu, de jaune (parfois jusqu’au brun) et de blanc.
Parmi les aquarelles de l’artiste sur ce thème, deux sont conservées au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (inv. 77.975.1.35 et inv. LXXIV 133) et plus d’une quarantaine au musée Bourdelle. Trois d’entre elles (inv. MBD3365, MBD3326 et MBD6658) étaient présentées dans l’exposition Rodin / Bourdelle. Corps à corps au musée Bourdelle (2024-2025) et sont reproduites au catalogue[1]. Une autre (inv. MBD1429[2]) figurait à l’exposition Antoine Bourdelle… que du dessin au musée Bourdelle en 2012.
En 1974, un livre intitulé Léda rassemble quarante des aquarelles de Bourdelle sur ce sujet[3]. C’est sa fille Rhodia Dufet-Bourdelle qui est à l’origine de cette publication et la préface. Les œuvres sont reproduites grâce au procédé Jacomet accompagnées d’un texte de Pierre Louÿs.
Des « copies » par l’artiste lui-même
Notre aquarelle semble avoir été créée autour de 1919, lorsqu’on la compare avec une aquarelle plus petite de même sujet, passée en vente publique (Rostand-Fillaire, 11 mai 1990, n°3, repr.). Sa dédicace permet de savoir qu’elle a été donnée à « monsieur Chautard[4] » par Bourdelle. Or, le sculpteur n’aime pas se défaire de ses dessins pour les offrir. Afin de ne pas s’en séparer complètement, il réalise souvent des copies de ses œuvres pour lui-même. L’aquarelle du musée Bourdelle portant le numéro d’inventaire 5560 est certainement celle qu’il a exécutée au moment du don à Chautard, afin d’en conserver le souvenir : de dimensions presque identiques, elle présente de légères différences de composition et de tonalité.
[1] 2023 CATALOGUE EXPOSITION MUSÉE PARIS-ROUBAIX-MONTAUBAN, n°197, p. 216 ; n°196, p. 218 et n°192, p. 219.
[2] Elle est reproduite dans 2012 CATALOGUE EXPOSITION MUSÉE PARIS, n°80, p. 149.
[3] Notre aquarelle ne figure pas dans ce livre.
[4] C’est le nom qui a été déchiffré sur le dessin, mais aucun renseignement sur cette personne n’a été trouvé.