Joseph Bernard (1866-1931)

Joseph Bernard est né en 1866 dans une famille d’artisans. Son père tailleur de pierre lui apprend cette technique. Dessinateur doué, il entre en 1881 à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, où il pratique l’anatomie, le modelage, et le dessin. De 1886 à 1890, il est inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, mais il y est peu assidu, vraisemblablement du fait de l’interdiction de dessiner en classe de sculpture, édictée par Jules Cavelier.

Durant les dix dernières années du siècle, son travail se construit par rapport au modèle rodinien : il réalise encore des œuvres modestes (objets d’art décoratif, portraits de famille…), mais reçoit surtout ses premières commandes et se lance dans de grands projets, qu’il ne parvient pas toujours à aboutir : l’Espoir vaincu, le Fardeau de la vie, le Monument à la paix.

Il s’installe en 1899 dans trois ateliers de la Cité Falguière, qu’il occupe jusqu’en 1921. A partir de 1903-1905, il se consacre de plus en plus à la taille. Dans un premier temps, il modèle toujours avant de s’attaquer à la pierre, mais par la suite, il pratique véritablement la taille directe, sans aucune esquisse préalable en terre : Effort vers la nature, Sphinx moderne, Fête des Pampres (1908). Il continue avec le Monument à Michel Servet, réalisé entre 1908 et 1911 pour répondre à la commande passée en 1905 par la ville de Vienne. Dans son œuvre coexistent donc deux techniques : le modelage pour les éditions en bronze et la taille directe.

De 1892 à 1900, il participe au Salon des Artistes Français, puis de 1910 à 1927, il présente régulièrement ses œuvres au Salon d’Automne. L’année 1908 est celle de sa première exposition personnelle à la galerie Hébrard. En 1913, il expose La Jeune fille à la cruche (plâtre) et la Tendresse (marbre) à l’Armory Show aux Etats-Unis. Après la guerre, des galeries parisiennes lui organisent des expositions personnelles et il prend part à toutes les Biennales de Venise de 1922 à 1932.

 

Durant la guerre, Joseph Bernard suspend son activité de sculpteur suite à une congestion cérébrale survenue en 1913. Lorsqu’il quitte la Cité Falguière pour Boulogne, peu à peu ses forces reprennent et il pratique de nouveau la taille directe : le Buste aux deux mains (1920) et la Jeune fille aux tresses (1923). A ce moment, il détruit volontairement une partie de son œuvre de jeunesse. En 1925, l’exposition internationale des Arts Décoratifs permet de voir la place de premier plan qu’il occupe dans ce domaine. Il décède quelques années plus tard en 1931.

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Bernard