Bernard Hoetger (1874-1949)
Bernard Hoetger naît le 4 mai 1874 à Hörde, à proximité de Dortmund. Il suit une formation d’apprenti tailleur de pierre et de sculpteur à Detmold, complété par un « tour » de compagnon qui l’emmène jusqu’à Dresde. Il devient alors, de 1895 à 1898, directeur technique d’un « atelier d’art sacré » à Wiedenbrück.
A partir de 1898, il poursuit ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Düsseldorf. Avec ses condisciples et sous la direction de l’historien de l’art Paul Clemen, il se rend à Paris pour l’exposition universelle de 1900. A son retour, il crée des œuvres, Loïe Fuller ; Le Rêve, où se ressentent l’influence de Rodin et celle du style art nouveau. Il réalise aussi des sculptures de genre ou à revendication sociale : l’Aveugle, Le porteur de charbon. Il participe à des expositions de groupe, et obtient mécénat et reconnaissance de la part du critique d’art Julius Meier-Graefe, d’Hugo von Tschudi, directeur de la galerie nationale de Berlin, et du collectionneur Karl-Ernst Osthaus. En 1904, il effectue un séjour en Bretagne et l’année suivante, il expose un Torse au Salon d’Automne, et des sculptures et aquarelles chez son fondeur, Eugène Blot, en même temps que Camille Claudel. Paradoxalement, c’est le moment où l’influence de Rodin décline dans son œuvre.
Après son mariage avec Hélène Nathalie Haken, il séjourne de temps en temps au cloître de Holthausen entre 1906 et 1911, et il y réalise divers travaux d’arts décoratifs ou mobiliers. Pour August von der Heydt, il entreprend la Fontaine de la Justice (1908) à Eberfeld. Il fait aussi de nombreux dessins, un torse intitulé Jeunesse et un Adolescent marchant. En 1911, il devient professeur à la Kunstlerkolonie de Darmstadt et effectue quelques mois après un séjour à Florence. Puis, il participe à une grande exposition à Düsseldorf et obtient sa première exposition personnelle dans une galerie munichoise. En 1914, il prend part à la troisième exposition de la Künstlerkolonie de Darmstadt, réalise le Walderseedenkmal à Hanovre, et s’installe à Worpswede. L’année suivante, le marchand Paul Cassirer organise dans sa galerie berlinoise sa deuxième grande exposition personnelle.
Pendant la guerre, il travaille pour Hermann Bahlsen, fabricant de biscuits. Après cette période de troubles, de nombreuses réalisations architecturales lui sont commandées : entre 1921 et 1923, il édifie le café Winukuk et le bâtiment d’exposition Sonnenhof à Bad Harburg ; en 1925, celui de Worpswede ; et en 1926-1927, celui de Paula Becker Modersohn. En 1924, il prend du temps pour lui, consacré à des voyages en Italie et en Egypte. En 1929, il s’installe à Brême, rue Böttcher (où se trouve aujourd’hui son musée), et aménage la cour de sa maison. Deux ans après, il est responsable du chantier de la maison Atlantis dans sa rue et parcourt le Sud de la France, le Portugal, et la Suisse. Au cours de ses voyages, il réalise de nombreux dessins et aquarelles. En 1936, son art étant qualifié de « dégénéré », il part en Suisse, puis au Portugal, mais rentre en Allemagne en 1938. En 1943, sa maison est détruite par des bombardements et il se réfugie à Eichendorf. En 1946, il s’installe à Beatenberg en Suisse, où il meurt le 18 juillet 1949.