Jean Osouf (1898 - 1996)
Jean Osouf est né le 15 juin 1898 à Vitry-le-François dans la Marne. La ruine de sa famille dans la guerre, ne lui permet pas de reprendre le négoce de vins de son père. Entreprenant et courageux, il monte alors une affaire prospère dans le commerce de toile de jute. Mais il l’abandonne rapidement pour acheter une librairie place de la Sorbonne et s’instruire en lisant. A cette période, il commence à modeler de petites figurines et, poussé par un client danois, il devient l’élève de Charles Despiau à l’Académie Scandinave. Puis, grâce à sa première femme catalane, il rencontre Aristide Maillol lors d’un séjour à Banyuls.
A l’âge de trente ans, il décide de se consacrer à la sculpture et cesse toute autre activité. Après avoir découverts la Cathédrale de Chartres, son travail est profondément influencé par la tradition médiévale. Il crée des figures drapées et des visages calmes comme les bustes de Coralie, Jean-Claude, Catalane, Tounette, Mlle Antoinette Bréard, Le Jeune Maquisard, La Jeune Catalane. A propos de ces bustes, Waldemar George dit « Osouf retrouve dans ses bustes de jeunes filles le sinueux sourire de l’Ange de Reims, ce sourire vincien avant la lettre qui est un des emblèmes de la culture française. »
Ses premières expositions ont lieu au Salon des Tuileries et à la Galerie Georges Petit en 1934 : ses œuvres sont présentées avec celles de Cornet, Couturier, Gargallo, Laurens, Maillol, Malfray, Manolo... Deux ans plus tard, il participe à l’Exposition d’Art français à La Haye. Sa sculpture monumentale, L’Éveil est érigée devant le musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1937 pour la Grande Exposition Universelle. Osouf enseigne à l’Académie Ranson à partir de 1940, remplaçant Maillol et Malfray. Il expose à la galerie Svensk-Franska à Stockholm dans les années suivantes. A l’étranger, il expose aussi dans les villes d’Amsterdam, de Bruxelles, Copenhague, La Haye, Le Caire, Madrid, New York, Oslo… En 1955, une exposition personnelle conséquente à lieu à la Galerie Bernier à Paris et en 1963, il est membre fondateur du Groupe des Neuf. Il participe alors aux expositions suivantes : Le groupe des Neuf à la Galerie Vendôme en 1964, Vingt-deux sculpteurs témoignent de l’Homme au musée de Saint-Denis en 1966, Premier Festival de Sculpture Contemporaineà Saint-Ouen en 1967, Sculpteurs au Centre d’Etudes Nucléaires de Saclay en 1967…. En 1966, une exposition rétrospective de son œuvre est organisée au Château de Saint-Ouen. Il reçoit de nombreux prix, honneurs et récompenses, dont le Prix Paul Louis Weiller (1974). Il meurt le 19 mars 1996. En 1999, une quarantaine de ses œuvres rejoignent le musée des Beaux-Arts de Reims.