Auguste Rodin (1840-1917)
Auguste Rodin est né à Paris en 1840, dans une famille modeste et pieuse. A quatorze ans, il entre à la Petite Ecole (l’Ecole Gratuite de Dessin), puis tente vainement à trois reprises d’intégrer l’Ecole des Beaux-Arts. Suite à cet échec, il réalise des travaux de sculpture décorative, au sein de l’atelier de Carrier-Belleuse, afin de subvenir à ses besoins. De 1871 à 1877, il séjourne en Belgique, où il crée l’Age d’airain, son premier chef d’œuvre. Malheureusement, des accusations infondées de moulage sur nature lui nuisent à tel point que l’Académie des Beaux-Arts ne lui passe pas commande de son œuvre. En 1880, Edmond Turquet, nouveau secrétaire de l’Académie, répare le tort fait à Rodin : il commande non seulement le bronze de l’Age d’Airain, mais aussi la Porte de l’Enfer, destinée à un futur musée des Arts Décoratifs. Rodin travaille à cette porte jusqu’à sa mort, sans vouloir l’achever. Dans cette œuvre, résumé de sa vie d’artiste, il réinterprète deux expressions artistiques qui le hantent depuis toujours : la sculpture de Michel-Ange et l’architecture gothique. Pour cette commande, il s’entoure de nombreux praticiens : Antoine Bourdelle, Charles Despiau, Camille Claudel, François Pompon, qui forment la bande à Schnegg. Ces artistes, sans être ses élèves, bénéficient de son parrainage bienveillant.
Dans les années 1890, Rodin exprime une volonté de simplification, de réduction à l’essentiel puisée dans l’art antique. L’aboutissement de ses longues recherches se concrétise avec le Balzac (1898) et l’Homme qui marche (1907). Après 1900, reconnu de manière internationale malgré les scandales provoqués par ses œuvres, il travaille plus lentement dans le domaine de la sculpture, à cause de problèmes de santé. Aussi, il se consacre au dessin, à l’écriture d’ouvrages théoriques, et poursuit ses expérimentations dans la technique du marcottage[1]. Deux ans après sa mort, le musée Rodin, installé dans l’hôtel Biron, ouvre ses portes.
[1] Le marcottage est une opération qui consiste à composer une nouvelle œuvre sculptée, en réutilisant partiellement ou totalement une ou des œuvres déjà exécutées par l’auteur. Le sculpteur fragmente ses propres œuvres et les réintroduit dans une œuvre nouvelle. (Ministère de la Culture et de la communication, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Principes d’analyse scientifique, La Sculpture, méthode et vocabulaire, Paris, imprimerie nationale, 1978).