Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887)

Né en 1824 dans l’Aisne, Albert Carrier-Belleuse suit une formation de ciseleur et d’orfèvre dans les ateliers de sa région. Par l’intermédiaire de David d’Angers il intègre en 1840 l’École des Beaux-Arts de Paris. Quelques maisons d’orfèvrerie réputées, telles que Fannière Frères, lui commandent des objets d’orfèvrerie, et dès 1848 il obtient sa première commande publique : Rachel chantant la Marseillaise[1]. De 1851 à 1855, il est en Angleterre où il occupe le poste de directeur de l’École de modelage et de dessins de la Maison Minton. Durant cette période, il reçoit de nombreuses commandes de petites statuettes pour des éditeurs de bronze français et anglais. Revenu à Paris, il occupe un atelier rue de la Tour d’Auvergne, où il réalise des bustes, essentiellement en terre cuite : « On peut dire que toute la haute société artistique, littéraire, politique et mondaine du Second Empire et de la IIIe République est venue poser dans l’atelier de la Rue de la Tour d’Auvergne. »[2]. Il sculpte par exemple le buste de l’actrice Marguerite Bellanger, conservé au Musée Carnavalet (Inv. S3302)[3].


En parallèle de ses travaux en terre cuite, le sculpteur envoie régulièrement au Salon, à partir de 1857, de grandes sculptures en marbre qui reçoivent auprès de la société parisienne du Second Empire un franc succès. C’est le cas de La Bacchante[4] exposée au Salon de 1863, et immédiatement acquise par l’empereur : il devient dès lors un sculpteur réputé. À partir de 1864, il forme Alexandre Falguière (1831-1900), Jules Desbois (1851-1935), Eugène Delaplanche (1836-1891), Jules Dalou (1838-1902) et Auguste Rodin (1840-1917).


Albert Carrier-Belleuse est également sollicité pour des commandes monumentales de l’État : en 1873 il travaille entre autres, suite à la demande de Charles Garnier, aux Torchères destinées à décorer l’escalier d’honneur de l’Opéra Garnier, et dont les modèles en plâtre sont conservés au Musée d’Orsay (Inv. DO 1979 88)[5]. L’État commande aussi à l’artiste des statues d’hommes illustres : il crée celle du Maréchal André Masséna pour Nice (1869), Michel le Brave pour Bucarest (1874) ou encore Alexandre Dumas pour Villers-Cotterêts (1885).

À la fin de sa carrière, il occupe le poste de directeur de la Manufacture de Sèvres (1876), ville dans laquelle il meurt à 62 ans. L’œuvre de Carrier-Belleuse est omniprésente dans les collections publiques françaises, mais également à l’international, et tout particulièrement dans les collections muséales américaines.
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Carrier-Belleuse