James Vibert (1872-1942)

Sculpteur suisse, James Vibert est né à Carouge en 1872. Sa formation commence à Genève à l’École des Arts Industriels et se poursuit à Lyon, auprès d’un ferronnier d’art.

De 1892 à 1902 Vibert s’installe à Paris. Ces années constituent un moment important, où le sculpteur connaît et participe aux tendances les plus actuelles de l'art international. Il fréquente les milieux symbolistes parisiens dont il partage les aspirations au décloisonnement des arts et l’intérêt pour le rêve et les visions sombres. Il expose au salon de la Rose-Croix, se lie d’amitié avec Ferdinand Hodler (1853-1918), Auguste de Niederhausern, dit “Rodo” (1863-1913), aussi bien qu’avec Paul Verlaine (1844-1896), Jean Moréas (1856-1910) et Gustave Kahn (1859-1936). Vibert réalise en 1895 le portrait sur médaille de Puvis de Chavannes (1824-1898). Aux côtés du sculpteur Pompon (1855-1933), Vibert travaille dans l’atelier d’Auguste Rodin (1840-1917) en 1894, alors que le maître travaille à la réalisation du Balzac. A l’instar de Rodin, Vibert s’intéresse aux possibilités expressives de la céramique. En effet, les progrès techniques dans le domaine du grès émaillé conjugués à l’intérêt croissant pour les arts décoratifs poussent de nombreux sculpteurs à s’occuper de ce matériau. Vibert réalise plusieurs céramiques en collaboration avec l’entreprise Émile Muller. Il en présente un ensemble à l'Exposition universelle de 1900 autour de sa sculpture Vita in Morte.

En 1902, James Vibert retourne en Suisse. L’année suivante, il est appelé à succéder à Hugues Bovy (1841-1903) comme professeur à l'École des Beaux-Arts de Genève, où il reste jusqu'en 1935. Cependant, ses contacts avec la France ne cessent pas : à partir de 1903, il est membre fondateur du Salon d'Automne et y expose régulièrement. La même année, il présente le groupe en plâtre L'Effort Humain, qui est acheté par l’État français pour 600 francs. Originellement intitulé Autel à la nature, il est un projet ambitieux qui occupe une grande partie de la création de Vibert au tournant du siècle. Une première maquette avait été exposée en 1897 au Salon de Cents à Paris. En Suisse, Vibert se consacre aux commandes monumentales et aux travaux publics de grande décoration architecturale. Il collabore aussi avec les architectes Bruno Schmitz (1858-1916), Oskar Kaufman (1873-1956) et Joseph Hofman (1870-1956). Les volumes des sculptures de Vibert se font plus synthétiques. En 1925, le Monument à Paul Verlaine (buste en pierre) à Metz et le Monument des Communes Réunies à Carouge, sa ville de naissance, sont inaugurés. Vibert se distingue parallèlement en tant qu'administrateur au sein du Comité international de la Croix Rouge, de 1914 à 1927, et de la Société suisse des Beaux-Arts.  

Vibert meurt en avril 1942, à Plan-les-Ouates.

Photographie: James Vibert sculptant le buste de Hodler 1918
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